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La fondation des cultures à partager
--> Ou disséminer la culture francophone

Voici le feature que j'ai écrit pour le cours d'écriture journalistique, qui traite de la Fondation des cultures à partager, un organisme qui chaque année expédie quelque 150 000 livres usagés dans les divers pays en développementde la francophonie, d'Haïti à l'Afrique:

 

Les jeudis à compter de 13 h, les bouquineurs qui n’ont rien de mieux à faire peuvent aller faire un tour à l’entrepôt longueuillois de la Fondation Internationale des cultures à partager, afin d’y acheter des livres à un prix modique (presque tous les livres coûtent de un à deux dollars), pour bouquiner sous un éclairage au néon qui rappellera à plus d’un ses plus mémorables lectures du Reader’s Digest dans la salle d’attente d’une clinique, ou tout simplement pour venir apprécier la générosité dont peut faire preuve le genre humain quand il s’y met.

 

En effet, dans les étagères de bois du local - qui ressemblent davantage à des échafaudages qu’à des bibliothèques- s’entassent les Dostoïevski, les Raël, les Camus, les Harlequin, les livres aux couvertures écornées ou en maroquin, qui malgré leur variété ont tous un point en commun : ils ont tous étés donnés à la fondation par des particuliers, des commissions scolaires ou des bibliothèques. 

 

Aussi, bien qu’elle vende des livres une fois par semaine, le but premier de la Fondation des cultures à partager est en fait de « Promouvoir l’éducation, l’apprentissage de la lecture, la protection de l’environnement, la solidarité et le partage entre les populations du Sud et les Québécoises et les Québécois », comme l’indique son très politically correct site web au visiteur curieux.

Ces objectifs, semblant avoir étés rédigés par un haut fonctionnaire de l’UNESCO, ne s’en traduisent pas moins par des actions bel et bien concrètes : en effet, la fondation, créée en 1998 à l’initiative de Mme Jeanne Blackburn -alors députée de Chicoutimi-, recueille à partir de ses cinq entrepôts situés à Chicoutimi, Rimouski,Terrebonne, Montréal et Longueuil, des livres usagés pour ensuite les expédier dans des pays en développement, principalement ceux de la francophonie. Depuis 1998 donc, quelque 500 000 livres ont été expédiés dans 17 pays (dont entre autres Madagascar, le Burkina Faso, le Bénin et Haïti) afin d’approvisionner et même de créer des bibliothèques pour les gens les plus démunis. 

 

Mais il faut faire attention, nous prévient Pauline Michaud, coordonnatrice de l’entrepôt de Longueuil, « ce n’est pas du dumping que l’on fait à la fondation »; les livres donnés à l’entrepôt peuvent souvent être désuets, en mauvais état ou tout simplement d’aucun intérêt. C’est pourquoi ils sont tous soigneusement triés par des bénévoles, comme le sont M. Barthélemy, professeur de sociologie au cégep Marie-Victorin, et M. Héroux, professeur de littérature à la retraite, qui chaque semaine donnent tous deux quelques heures de leur temps et de leurs poumons pour trier les livres dans un petit local situé au fond de l’entrepôt, où flotte en permanence un nuage de poussière concentrée. 

 

«Ils nous arrive parfois de faire des trouvailles », explique M. Barthélemy, en fouillant dans une boîte de livres. Il arrive en effet quelques fois, lors du tri, que l’on tombe sur de véritables trésors : des livres rares, révélant des détails sur d’autres temps, d’autres mœurs, comme cette encyclopédie Larousse Mémento, reliée en cuir et en excellent état, datant de 1936. Ces trouvailles sont par ailleurs souvent mises en vente à un prix plus élevé lors de la vente du jeudi : « Il faut bien payer le loyer du local! » lance Mme. Michaud.

Le tri toutefois, sert avant tout à s’assurer que des livres trop abîmés ou tels que L’encyclopédie de la femme moderne 1963, - soit les ouvrages qui, bien que conservant un intérêt relatif, ont perdu de leur aspect utilitaire-, ne soient expédiés ailleurs qu’au recyclage.

 

D’ailleurs, ce recyclage, en plus de sauver des arbres, est fort utile à la fondation des cultures à partager: il constitue en effet une importante source de financement. Cette année par exemple, environ 180 tonnes de papier et de carton à recycler ont été vendues pour une somme moyenne de 110 dollars la tonne, et ce, uniquement à l’entrepôt de Longueuil.

Le recyclage constitue par ailleurs une des principales activités de cet entrepôt; alors que le reste des ses activités sont assurées par des bénévoles, un des deux seuls employés rémunérés de la succursale , Welly Smith, est affecté à temps plein au dépeçage des livres. Quatre autres bénévoles sont également affectés, quoique à temps partiel, au tri du papier et du carton.

 

Par ailleurs, la fondation ne saurait se passer de ses quelque 200 bénévoles qui, partout à travers le Québec, assurent le bon fonctionnement du réseau. À l’entrepôt de Longueuil, ce sont 25 bénévoles, dont la plupart sont des retraités, qui veillent au bon déroulement des activités, dont à la réparation des livres, comme c’est le cas de M. Maurrier. Réparateur de livres à la retraite, M. Maurrier a enseigné les rudiments de son métier à plusieurs bénévoles qui, chaque jour, l’aident à reniper les bouquins qui seront expédiés dans les quatre coins du monde et qui ont franchement besoin d’une cure de jouvence. Un de ces apprentis réparateurs est M. Michaud, qui lorsqu’on l’interroge sur l’intérêt qu’il porte à sa tâche au sein de la fondation, vous répondra sur un air enjoué qu’ «un livre endommagé, c’est comme un oiseau blessé [à qui il] est gratifiant de rendre ses ailes ».

 

Les livres donnés à la fondation donc, se voient réparés, traverser des océans, déchiquetés, transformés en papier neuf ou tout simplement vendus; mais quoiqu’il en soit, ils n’accumulent plus poussière et moisissure au fond d’un sombre et humide sous-sol de banlieue. « À la Fondation des cultures à partager, on donne une deuxième, et même une troisième et une quatrième vie aux vieux livres », de conclure Pauline Michaud. Avis aux politiciens qui cherchent à redonner un second souffle à leur parti : à la Fondation des cultures à partager, on fait des miracles. Avec les livres, du moins…

 

 

Ecrit par Juanero, le Lundi 6 Décembre 2004, 17:31 dans la rubrique "Monde".


Commentaires :

  profMarjo
06-12-04
à 18:46

Qui a écrit ce bel article ?

  Fernande Brosseau
31-08-05
à 08:14

Nouvelles de Fond. Int. Cult. à Partager

Bonjour,

              J'aimerais savoir si l'organisme Fondation Internationale des Cultures à Partager , section Longueuil est toujours en fonction. Nous envoyions régulièrement des livres chez-vous et depuis quelque temps nous n'avons plus de communication. Voudriez-vous m'informer s.v.p. Merci beaucoup.