Il est vrai que je ne vais que très rarement au théâtre, certainement pour le mythe du coût qui parfois, n'est pas vraiment plus élevé que d'aller au cinéma et offre évidement un spectacle de meilleure qualité. En fait, je crois que les arts de la scène francophones, particulièremen le théâtre, l'opéra et les spectacles de danse souffrent au Québec d'un héritage élitiste et snobinard.

Cet héritage ne provient toutefois pas de nulle part: il nous suffit de nous rendre à la Place des Arts (qu'il faut dire avec un petit doigt levé) pour voir "La flûte enchantée" de Mozart pour saisir à quel point la présence d'étudiants avec leur cheveux bizarres et leurs souliers mullticolores ne sont pas apprécié. On chuchotte dans notre dos, on nous montre du coude et on considère que nous ne pouvons pas apprécié une telle oeuvre. Outre les contestataires de nature, ce genre d'atmosphère peut en décourager plus d'un. Pourtant, l'Opéra de Montréal tente tant bien que mal d'attirer les étudiants avec des billets à prix tout à fait abordable. On assiste à ce genre de situation dans plusieurs domaines artistiques québécois, domaines qui souvent manque terriblement de financement et qui ont justement besoin d'un renouvellement de leur public.

Étrangement, on remarque que ces domaines sont en fait victime de leur propre public qui se considèrent l'élite. Pourtant, il suffit d'assister à un spectacle de ce genre pour remarquer toutes les richesses que l'on peut manquer par la faute de quelques snobinards. Pour la plupart, ce genre de spectacles sont tout à fait incroyables, même s'ils sont méconnues, et comportent des éléments fondamentaux de la culture francophone.

J'aurais même tendance à vous dire qu'il est de notre devoir d'assister aux spectacles d'opéra, de danse, de musique classique et de performances théâtrales pour deux raisons: Premièrement, c'est avec un élargissement de son public que les différentes branches de l'art francophones pourront survivre et obtenir plus (dans un monde idéal) de subventions des ministères de la culture. Deuxièment, ça permet de faire tiquer toutes les madames en manteaux de fourrure, les hommes complet-cravate et ceux qui se pensent trop bien pour la vraie vie. Et si j'avais à vous donner un dernier conseil, je vous dirais de vous habiller le plus bizarre possible; contrastez avec les robes longues, juste pour montrer que vous n'avez pas peur de ce que vous êtes et que vous avez, comme la majorité des étudiants, un goût développé à la hauteur de tous ces snobibards.